Audio-Guide #5

Des interrogations ? Des réponses !

Vous vous demandez pourquoi le Bouddha a de grandes oreilles et ce que signifient les gestes de ses mains ? Pourquoi des offrandes sur l’autel du Bouddha ? Quel rôle jouent les animaux dans les représentations bouddhiques ? Et bien d’autres questions encore !

Dans la dernière étape de votre visite, nous vous invitons à découvrir les multiples symboles qui entourent la figure du Bouddha et les pratiques du bouddhisme. Ces symboles ne sont pas là par hasard – ils racontent une histoire, transmettent un enseignement, et guident la voie spirituelle. Poursuivez votre parcours, ouvrez l’œil… et l’esprit !

LES 4 NOBLES VÉRITÉS DANS LE BOUDDHISME

La première, c’est la vérité de la souffrance. L’existence est marquée par la souffrance, le changement et l’insatisfaction. Tout être vivant fait face à la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort.

Dans ses enseignements fondamentaux le Bouddha, après son éveil a formulé quatre nobles vérités. Celles-ci exposent la nature de la souffrance et la voie pour s’en libérer :

La deuxième, c’est la vérité de l’origine de la souffrance. La souffrance provient du désir, de l’attachement et de l’ignorance. Le désir insatiable mène à la frustration et à la douleur.

La troisième, c’est la vérité de la cessation de la souffrance.  Il est possible de mettre fin à la souffrance en atteignant le Nirvana, un état de libération où l’avidité et l’ignorance disparaissent.

La quatrième, c’est la vérité du chemin menant à la cessation de la souffrance. Pour atteindre la cessation de la souffrance, il faut suivre une voie de sagesse, d’éthique et de méditation.

LES CARACTÉRISQUES PHYSIQUES DU BOUDDHA

La première représentation du Bouddha remonterait au premier siècle, dans l’art gréco-bouddhiste du Gandhara, nom antique d’une région située dans le nord-ouest de l’actuel Pakistan. Cet art a été produit entre le 1er siècle avant JC et le 7e siècle après JC.

Dans l’iconographie bouddhiste, la perfection extérieure reflète celle de l’âme. Le Bouddha historique, Sakyamuni, est ainsi toujours représenté avec un corps harmonieux, de grandes proportions et de larges épaules. Quel que soit son âge, sa peau demeure lisse et douce, sans aucune ride.

La tête du Bouddha symbolise l’éveil, le calme, la méditation et la sagesse.

L’ushnisha

L’ushnisha, ce chignon au sommet du crâne, incarne la spiritualité, la connaissance et l’éveil. Ses cheveux bouclés ont également une signification : ils symbolisent l’ignorance, d’où leur surnom de « mauvaises herbes de l’ignorance ». En renonçant à sa chevelure, le Bouddha se libère de l’ignorance et accède à la connaissance.

Le troisième œil

Ce point situé entre les sourcils n’est pas présent sur toutes les représentations du Bouddha. Appelé « œil divin », il incarne l’intuition, la sagesse et la clairvoyance. Il confère la capacité de voir au-delà du monde matériel et de percevoir l’univers des souffrances. Grâce à ce troisième œil, le Bouddha ressent les émotions des êtres et entrevoit leur destin karmique.

Les yeux

Les yeux mi-clos ou fermés expriment l’état méditatif du Bouddha. Son regard ne se fixe pas sur le monde matériel, mais cherche l’illumination et la sagesse. Cette posture inspire la sérénité et invite chacun à apaiser son esprit.

Les oreilles

Les oreilles du Bouddha sont souvent représentées longues et volumineuses. Né prince, il portait dès son jeune âge de lourds anneaux d’or incrustés de pierres précieuses, ce qui aurait allongé ses lobes. Dans une interprétation spirituelle, ces grandes oreilles symbolisent la compassion et la capacité d’entendre les souffrances du monde.

Le swastika

Symbole millénaire, le swastika figure parmi les plus anciens signes connus de l’humanité. Il apparaît dans de nombreuses civilisations, remontant à environ 10 000 ans avant notre ère.

Dans le bouddhisme, le terme sanskrit swastika est employé dès les origines de la religion, vers le Ve siècle avant J.-C. Il représente l’harmonie universelle, la prospérité, la chance, la longévité et l’éternité.

Malheureusement, ce symbole a été détourné au XXe siècle par Adolf Hitler, qui l’a adopté comme emblème du nazisme en 1920 pour incarner une idéologie raciale.

LA GESTUELLE DES MAIN DU BOUDDHA

La gestuelle des mains du Bouddha, appelés mudrās, sont des postures symboliques qui expriment des aspects spirituels et philosophiques souvent associés à une statue ou une représentation spécifique du Bouddha. Il en existe de nombreux. En voici quelques-uns visibles dans la pagode et dans le parc.

Le mûdra de protection : L’index rejoint le majeur de la main levée. Ce geste symbolise la dissipation des énergies négatives et la protection contre le mal.

Le mûdra de la méditation : les deux mains sont posées en superposition sur les genoux, paumes vers le haut, avec les pouces qui se touchent. Il symbolise la concentration et l’atteinte de l’illumination.

Le mûdra du don : la main droite est abaissée, la paume tournée vers l’extérieur, les doigts légèrement inclinés vers le bas. Ce geste symbolise la charité, la compassion et l’accomplissement des souhaits.

Le mûdra de l’enseignement : le pouce et l’index forment un cercle, indiquant l’enseignement de la vérité.

Le mûdra de bienveillance : la paume droite est levée à hauteur de l’épaule, les doigts sont tendus vers le haut. Il représente l’absence de peur et la bienveillance.Le mûdra de la prise à témoin de la terre : la main droite du Bouddha touche le sol, paume vers l’intérieur. Ce geste symbolise l’appel à la Terre pour témoigner de son éveil sous l’arbre de la Bodhi

LES OFFRANDES

Dans la tradition bouddhiste, les offrandes sont faites aux Trois Joyaux : le Bouddha, le Dharma (la doctrine) et la Sangha (la communauté). Elles renvoient au temps où le Bouddha et ses disciples parcourant le continent indien, recevaient de partout des offrandes de la part des habitants, du plus noble au plus humble. Les offrandes sont une manière d’exprimer la gratitude, le respect et l’aspiration à cultiver la générosité.

Les offrandes prennent diverses formes :

L’offrande d’eau

L’eau symbolise la pureté, la sagesse et la purification dans le bouddhisme. Elle incarne un esprit clair et la flexibilité mentale nécessaires à la compréhension spirituelle. L’offrande d’eau, essentielle sur un autel bouddhiste, représente le désir de purification mentale et la quête de clarté intérieure. Elle évoque également l’éveil, la sérénité et la sagesse du Bouddha, exprimant une aspiration à la tranquillité et à l’apaisement.

L’offrande de fleurs

Les fleurs symbolisent la beauté, l’épanouissement spirituel, la pureté de l’esprit et l’impermanence de la vie. Elles invitent au détachement des biens matériels et, lorsqu’offertes au Bouddha, expriment gratitude, respect et vénération. Leur beauté éphémère, leur parfum délicat et leur fraîcheur rappellent la nature transitoire de l’existence et la nécessité de savourer chaque instant. Elles sont aussi un signe d’admiration envers la Terre mère et incarnent la joie ainsi que l’accomplissement spirituel.

L’offrande d’encens

L’encens est considéré comme un pont sacré entre la vie visible des êtres humains et le monde spirituel de la terre, du ciel et des dieux. Il symbolise la purification de l’esprit, des pensées et de l’environnement. Il représente la discipline morale et la connexion spirituelle, avec sa fumée ascendante évoquant l’élévation des prières vers l’illumination. Utilisé pour purifier l’espace, il marque la dévotion envers le Bouddha. En brûlant de l’encens sur un autel, les pratiquants cherchent un esprit pur et un environnement propice à la méditation, tout en soulignant l’importance de la conduite éthique. Ce geste rappelle aussi le côté éphémère du temps et incite à apprécier le moment présent.

L’offrande de lumière

La lumière symbolise la sagesse, l’éveil spirituel et la connaissance dans le bouddhisme. Elle dissipe l’ignorance et représente la guidance du Bouddha. En allumant des bougies ou des lampes, les pratiquants expriment leur aspiration à l’illumination et créent un espace propice à la méditation. La lumière évoque aussi l’énergie purificatrice des bouddhas et des bodhisattvas, ainsi que la transmission du Dharma. Sa flamme fragile rappelle l’impermanence de la vie et encourage à apprécier chaque instant tout en honorant la quête de sagesse.

L’offrande de nourriture

Offrir de la nourriture au Bouddha symbolise le don du Dharma, qui nourrit spirituellement les pratiquants et apaise leur quête de vérité. Ce geste honore l’esprit du Bouddha, purifie l’esprit et génère du mérite. Offrir de la nourriture, la plupart du temps des plateaux de fruits et lors des cérémonies des petites portions de plats cuisinés végétariens, reflète symboliquement la gratitude, l’engagement envers le Dharma et la compassion, soulignant son importance altruiste pour la subsistance présente et future.

LE LOTUS

Le lotus est la seule plante aquatique dont la fleur s’élève bien au-dessus de l’eau, contrairement aux nénuphars et autres espèces dont les fleurs flottent à la surface. Il possède la particularité de s’enraciner sous l’eau, dans la vase et la boue, tout en produisant des feuilles et des fleurs majestueuses qui émergent, immaculées, à plusieurs dizaines de centimètres au-dessus de l’eau.

Dans le bouddhisme, le lotus symbolise l’élévation de l’être humain au-delà de ses souffrances pour atteindre l’illumination. Il représente ainsi la pureté du corps et de l’esprit, l’élévation spirituelle et l’immortalité. Le lotus blanc est associé à la perfection et à la pureté spirituelle, tandis que le lotus rose incarne le Bouddha lui-même.

Cette fleur sacrée est également un symbole de sagesse, de croissance, d’accomplissement et d’éveil spirituel. Elle est intimement liée à l’éternité, la prospérité, la fertilité et la beauté céleste. Le lotus illustre ainsi la capacité de tout individu à s’élever et à atteindre l’état de Bouddha, quelles que soient les conditions de vie, à l’image de cette fleur qui s’épanouit avec éclat après avoir surgi des profondeurs obscures de la vase.

LE BOUDDHA DU FUTUR

La prophétie de Maitreya annonce l’avènement du futur Bouddha. Contrairement à Siddhârta Gautama, issu de la caste des kshatriyas (militaires et fonctionnaires), Maitreya naîtra dans une famille brahmane. Son apparition est attendue longtemps après la disparition de Sakyamuni.

Dans toutes les traditions bouddhistes, Maitreya est un bodhisattva destiné à descendre sur Terre lorsque l’enseignement du Bouddha Gautama sera tombé dans l’oubli. Considéré comme le successeur du Bouddha historique Sakyamuni, il atteindra la bouddhéité dans un futur lointain (au moins 2000 ans à partir de maintenant) pour venir guider l’humanité sur la voie de la sagesse et de la compassion.

LA SYMBOLIQUE DES ANIMAUX

Le dragon : Dans le bouddhisme asiatique (notamment chinois, japonais, tibétain et vietnamien), il symbolise la protection spirituelle, la sagesse, la puissance et l’harmonie avec les éléments naturels. Ils sont perçus comme des gardiens des temples et des textes sacrés, incarnent l’éveil spirituel, contrôlent des forces comme l’eau et le vent, et représentent l’ordre cosmique. Dans le Mahāyāna et le bouddhisme tibétain, ils illustrent le potentiel d’éveil de tout être et font partie des symboles essentiels du chemin spirituel.

Le lion : Il représente la puissance de l’enseignement du Bouddha. Le Bouddha est parfois appelé « le Lion des Shakyas »en référence à sa lignée et à sa souveraineté spirituelle. Il évoque la majesté, la noblesse et la maîtrise de soi, qualités du Bouddha en tant que maître éclairé. Dans l’iconographie, des lions gardiens (souvent par deux) sont placés à l’entrée des temples pour protéger le Dharma. Ils éloignent les influences négatives, comme les démons de l’ignorance ou de l’attachement.

La tortue : Dans le bouddhisme, la tortue est un symbole de longue vie, de sagesse, de paix intérieure et de force tranquille. Elle incarne les défis de l’existence, tout en représentant la connaissance de l’avenir et la stabilité. Présente dans les temples et les stèles commémoratives, elle invite à la réflexion sur la vie spirituelle et le travail des moines.

La grue : Dans le bouddhisme, elle symbolise des qualités spirituelles profondes. Elle représente la longévité et la sagesse, la pureté et l’élévation spirituelle, le calme et la concentration, ainsi qu’un rôle de guide spirituel. Elle incarne aussi la compassion et la fidélité, en lien avec les valeurs bouddhiques.

LE BUFFLE ET L’ENFANT

Au-delà de l’imagerie populaire du Viêtnam qui aborde souvent le thème du petit bouvier jouant de la flûte en bambou perché sur son buffle, la tête abritée par une grande feuille de lotus que le vent emporte, dans le bouddhisme, le buffle est un animal symbolique souvent associé à la force brute, l’ignorance et le cycle de la vie et de la mort. Il est aussi un symbole des désirs incontrôlés, car c’est un animal puissant mais souvent difficile à domestiquer. Figure ambivalente dans ces traditions, il peut représenter l’obstacle à l’illumination mais peut aussi devenir un puissant moyen de transformation spirituelle lorsqu’il est maîtrisé.

QUELQUES REPÈRES CHRONOLOGIQUES

Dates approximatives situées avant notre ère.

-1327  Mort du roi Égyptien Toutankhamon
-900 Homère, poète grec, auteur de « l’Iliade et l’Odyssée »
-600  Fondation de la cité phocéenne qui deviendra Marseille
-563 à -483 Vie du Bouddha
-500   Confucius en Chine
-428 à -348Platon, philosophe grec
-384 à -322 Aristote, philosophe grec
-260  Fondation de Lutèce qui deviendra Paris au 4e siècle après JC