Audio-Guide #4

Les grands courants du bouddhisme

INFORMATIONS PRATIQUES
Durée : 12 minutes
Quand écouter : dès l’entrée dans le parc

Avant de poursuivre votre découverte du bouddhisme, prenons un moment pour mieux comprendre ses grandes familles spirituelles. Le bouddhisme, tel qu’il s’est diffusé à travers l’Asie et le monde, s’est structuré en trois grands courants, chacun portant des approches et des pratiques distinctes, tout en partageant les enseignements fondamentaux du Bouddha. Ils sont évoqués ici dans l’ordre chronologique au cours du premier millénaire suivant la naissance du Bouddha.

Chacun de ces courants offre une perspective unique sur le chemin de l’éveil. En les découvrant, vous comprendrez mieux la richesse et la diversité de la tradition bouddhique à travers le monde.

LE COURANT THERAVĀDA

Autrefois dénommé « Petit Véhicule », c’est le plus ancien courant du bouddhisme, apparu vers le IIIe siècle avant notre ère. Il est principalement pratiqué en Asie du Sud-Est : Sri Lanka, Thaïlande, Birmanie, Laos, Cambodge.

Il insiste sur l’étude des textes anciens, la méditation, et l’atteinte du nirvāna par une voie personnelle.

Les moines Theravāda entretiennent une relation étroite avec leurs fidèles. Les laïcs les soutiennent par des offrandes de nourriture car ils ne cuisinent pas. En échange, les moines offrent des enseignements et des bénédictions. En quête de pureté et de sagesse, basée sur la discipline, la méditation et l’enseignement, leur mode de vie est détaché des préoccupations matérielles. A une quinzaine de km de Noyant d’Allier, à Marigny, une ancienne ferme a été rénovée pour devenir un temple bouddhiste laotien pratiquant le culte de l’école Theravada.

LE COURANT MAHĀYĀNA

Le bouddhisme Mahāyāna, autrefois désigné sous le nom de « Grand Véhicule » est apparu progressivement entre le 1er siècle avant notre ère et le 1er siècle de notre ère.

Ce courant se distingue du Theravāda ou Bouddhisme des anciens, par sa vision plus inclusive de l’éveil, affirmant que tous les êtres peuvent atteindre la bouddhéité, et par l’importance qu’il accorde aux bodhisattvas, des êtres qui renoncent à leur propre nirvāṇa pour aider les autres.

Son développement s’est produit principalement en Inde, avant de se diffuser en Asie centrale, en Chine, au Japon, en Corée et au Vietnam. On distingue cependant deux écoles : La Terre Pure et le Zen.

Le Bouddhisme de la Terre Pure

Apparu en Chine vers le Ve siècle, ce courant du bouddhisme s’est ensuite diffusé dans plusieurs pays d’Asie de l’Est. Il s’articule autour du culte du Bouddha Amitābha.

Dans la tradition Mahāyāna, c’est le Bouddha Shākyamuni qui a révélé à ses disciples l’existence d’Amitābha et de la Terre Pure. Amitābha est considéré comme un Bouddha « cosmique », tandis que Shākyamuni est le Bouddha historique ayant vécu sur Terre.

Selon les enseignements du Mahāyāna, Amitābha était autrefois un bodhisattva qui fit le vœu de créer un paradis céleste, la Terre Pure, où les êtres peuvent renaître et atteindre l’éveil plus facilement.

La pagode de Noyant d’Allier est un temple vietnamien rattaché à la tradition Mahāyāna de la Terre Pure. Les 2 moines qui pratiquent ce bouddhisme combinent récitation, méditation, étude et éthique de vie, le tout guidé par la dévotion à Amitābha. Dans les cérémonies funéraires, leurs prières sont destinées à aider les défunts à renaître en Terre Pure.

Le Bouddhisme Zen

Le bouddhisme Zen est apparu en Chine sous le nom de « Chan » vers le VIe siècle de notre ère. Il résulte d’une fusion entre le bouddhisme indien de la tradition Mahāyāna et la pensée taoïste chinoise, mettant l’accent sur une pratique méditative directe, d’où le terme « Chan » en chinois, devenu « Zen » en japonais.

Après s’être développé en Chine, il a été introduit au Japon vers le XIIe siècle, où il est rapidement devenu l’une des principales formes du bouddhisme. Son influence sur la culture japonaise a été profonde, notamment dans les arts martiaux, les jardins zen et la calligraphie. Le bouddhisme Zen privilégie la méditation collective (zazen) plutôt que l’étude des textes sacrés ou l’accomplissement de rituels complexes.

LE COURANT VAJRAYĀNA

Ce courant désigné également sous le nom de « Véhicule du Diamant » est le plus récent, apparu vers le 7e/8e siècle de notre ère. Il est surtout pratiqué au Tibet, en Mongolie et dans certaines régions de l’Himalaya. Les moines tibétains utilisent des rituels, des mantras, des mandalas et des méditations ésotériques pour atteindre l’éveil plus rapidement. Ce bouddhisme est associé à des figures connues comme le Dalaï-Lama, chef spirituel du bouddhisme tibétain et figure emblématique de la paix et de la non-violence. Il est considéré comme la réincarnation d’Avalokitésvara, le bodhisattva de la compassion.

Dans un rayon d’une centaine de km autour de Noyant d’Allier, on trouve le temple bouddhiste tibétain des « Mille Bouddhas », situé sur la commune de La Boulaye en Saône et Loire. De style du Bhoutan, l’édifice rappelle étrangement les temples himalayens. C’est un centre d’études et de méditation construit dans les années 1970. Face au Puy de Dôme, à Biollet, se trouve le plus grand centre bouddhiste d’Europe tibétain, tant par l’imposant temple que par le nombre de personnes en retraite dans les communautés. Il fut fondé en 1984.