Le Bouddha et les Boddhisattvas
La statuaire du parc de la pagode leur accorde une place importante. Repérez 3 statues monumentales en position verticale et découvrez l’histoire de chacun de ces personnages. Le Bouddha Siddhârta Gautama (le grand Bouddha doré), le Bodhisattva de la Compassion (sur le monticule de terre près du saule pleureur) et le Bodhisattva de la Piété Filiale (proche de l’entrée principale du parc) sont trois figures majeures du bouddhisme, liées par leur engagement envers le salut des êtres sensibles.



La naissance et l’enfance du Bouddha
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Quand écouter : dès l’entrée dans le parc
Siddhârta Gautama, connu sous le nom de Bouddha, serait né dans une famille royale. Sa naissance aurait eu lieu tout au nord de l’Inde, dans l’actuel Népal, vers le 5e ou le 6e siècle avant JC, soit il y a plus de 2500 ans.
D’après la tradition bouddhiste, il était le fils du roi Śuddhodana et de la reine Māyā, appartenant à la dynastie des Śākya. Une légende raconte que sa mère aurait eu une vision d’un éléphant blanc pénétrant son flanc droit avant sa naissance, un signe de grandeur spirituelle.
Une prophétie avait prédit que Siddhârta deviendrait soit un grand souverain, soit un maître spirituel. Son père, souhaitant qu’il hérite du trône, le protégea du monde extérieur, le confinant dans un palais somptueux entouré de beaux parcs et jardins tout en l’écartant de toute influence spirituelle.
Enfant, Siddhârta Gautama fût éduqué avec les enfants des autres familles nobles. Il excellait dans tout. Il était compétent dans des sports comme la lutte et le tir à l’arc, et on lui enseignait les mathématiques, les langues, la musique, etc. Bref une éducation de prince pour un avenir de roi !
De sa vie de prince à sa vie de moine
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Siddhârta grandit dans un univers de luxe, entouré de confort et de plaisirs. À l’âge de 16 ans, il aurait épousé la princesse Yaśodharā, et de leur union est né un fils, Rāhula. Cependant, malgré cette vie privilégiée, il ressentait un profond ennui et aspirait à découvrir le monde extérieur. Lors de quatre sorties hors du palais en compagnie de son cocher, il fut confronté successivement à la vieillesse, la maladie, la mort, puis à l’ascèse. Ces découvertes bouleversèrent sa perception de l’existence et le poussèrent à chercher un remède à la souffrance humaine.
Brusquement conscient de la fragilité de la vie et de l’éphémérité des plaisirs terrestres, il prit la décision de renoncer à son statut princier afin de poursuivre l’éveil spirituel. Il abandonna alors son épouse et son fils, se dépouilla de ses vêtements somptueux et de ses bijoux, se rasa la tête et enfila une simple robe de moine. À 29 ans, il quitta secrètement son palais en pleine nuit, évitant ainsi les supplications de sa famille qui aurait tenté de le retenir.
Sa vie d’ascèse et son illumination
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Il vécut ainsi en ascète les 6 années suivantes, seul ou en compagnie d’un certain nombre de maîtres. Il pratiqua comme eux des mortifications extrêmes : il jeûnait, retenait sa respiration jusqu’à l’asphyxie, s’exposait longtemps au soleil brûlant sans boire, refusait de s’abandonner au sommeil, etc… Cependant, il comprit que ces privations affaiblissaient son corps et ne menaient pas à l’Éveil. Après avoir reçu en aumône un bol de riz au lait, il réalisa que seule la méditation pouvait l’aider à atteindre son but. Cette prise de conscience lui permit de développer la voie du milieu, évitant les extrêmes de l’austérité et de l’abondance.
Il décida de se séparer de ses 5 compagnons de route du moment pour emprunter un chemin solitaire, marqué par de longues phases de méditation. Un jour, alors qu’il était assis en tailleur sous un majestueux figuier des pagodes (ou ficus reliogiosa), arbre qu’on appellera plus tard l’arbre sacré de la Bhodi, plongé dans une profonde méditation, il fit face aux tentations du démon Mara. Ce dernier, incarnant le désir et la mort, tenta de l’éloigner de l’Éveil en usant de la peur, de la séduction et de l’orgueil. Toutefois, Siddhârta resta impassible et pointa le sol de sa main, affirmant ainsi qu’il avait résisté aux tentations et triomphé de Mara en prenant la terre à témoin. C’est ce matin-là, à l’âge de 35 ans, qu’il atteignit l’Éveil et devint Bouddha, marquant ainsi sa libération de l’ignorance et son accès à la véritable compréhension de la réalité.
Son enseignement
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Après son éveil sous l’arbre de la Bodhi, le Bouddha suivit le cours du Gange jusqu’à Sarnath, près de Bénarès. Là, dans le parc aux gazelles, il prononça son premier enseignement, connu sous le nom de « sermon de Bénarès » ou « mise en mouvement de la roue du Dharma ». Devant son auditoire, dont faisaient partie ses cinq anciens compagnons d’ascèse, il exposa les Quatre Nobles Vérités : la souffrance, son origine, sa cessation et le chemin menant à cette cessation. Il présenta également les principes de l’Octuple Sentier, voie à suivre pour atteindre l’éveil et à se libérer de la souffrance. Repérez dans le parc, les statues représentant le « sermon de Bénarès ». Oui, c’est bien çà, le Bouddha assis avec la main droite levée, le pouce rejoignant l’index, est entouré de ses cinq disciples.

En suivant les principes de l’Octuple Sentier, les bouddhistes aspirent à se libérer du cycle des renaissances (Samsara) et à atteindre le Nirvana. Ce cheminement, progressif, requiert discipline et engagement.
Après ce premier enseignement, ses cinq anciens compagnons devinrent ses premiers disciples, formant ainsi la première communauté monastique, la Sangha. Le Bouddha consacra ensuite environ 45 ans à diffuser son enseignement à travers le sous-continent indien, parcourant diverses régions le long du Gange. Il s’adressait à des rois, des marchands, des serviteurs et même d’anciens criminels repentis, adaptant son discours à son auditoire en recourant fréquemment à des paraboles et des dialogues.
Sa dernière étape
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Dans les dernières années de sa vie, le Bouddha insista sur l’importance de la discipline personnelle et de la méditation. Il prononça son ultime sermon à Kushinagar, où il atteignit le Parinirvana (l’extinction définitive) à l’âge de 80 ans. Son corps fut incinéré et ses reliques furent réparties dans des stûpas, structure généralement en forme de dôme et servant de sanctuaire bouddhiste et contenant parfois une relique. Le grand Bouddha couché de 9 m de long, les pieds orientés vers l’ouest, illustre l’ultime étape de sa vie terrestre. Son enseignement, basé sur l’expérience directe et la sagesse, fut transmis par ses disciples et donna naissance aux différentes écoles du bouddhisme.
Les boddhisattvas
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Repérez à nouveau les 2 statues monumentales verticales autres que le Bouddha. Le Bodhisattva de la piété filiale se trouve proche de l’entrée du parc et le Bodhisattva de la compassion se tient debout sur un lotus rose posé sur un monticule de terre.
Un bodhisattva occupe une place essentielle dans le bouddhisme, en particulier au sein des traditions Mahayana et Vajrayāna. Bien qu’il ait la capacité d’atteindre l’illumination et de se libérer du cycle des renaissances (samsara), il fait le choix de retarder son accession au statut de Bouddha afin d’accompagner tous les êtres sensibles sur le chemin de l’éveil. Symbole de compassion absolue, il privilégie l’aide aux autres avant sa propre libération, incarnant ainsi un idéal d’altruisme et de bienveillance.
Le Bodhisattva de la Piété Filiale

Ksitigarbha est le bodhisattva de la piété filiale : il aurait fait le vœu solennel de ne pas atteindre l’état de Bouddha tant qu’il n’aurait pas sauvé sa mère enfermée dans les Enfers à cause de sa mauvaise vie terrestre et pas avant d’avoir libéré tous les êtres malfaisants des souffrances infernales, cela afin de leur donner une chance de se racheter. Il occupe ainsi une place centrale en tant que sauveur des âmes en peine et joue un rôle essentiel dans les rites dédiés aux défunts.
Dans l’iconographie bouddhiste, Ksitigarbha est généralement représenté la tête rasée et vêtu d’une simple robe de moine. Dans sa main gauche, il tient un bijou exauçant les souhaits, tandis que sa main droite porte un bâton de moine. Ce bâton de marche, orné d’anneaux, sert à avertir les insectes et petits animaux de son approche afin d’éviter de leur nuire accidentellement. Il est tantôt assis sur un trône de lotus symbolisant sa libération du cycle karmique des renaissances, tantôt debout, ou encore chevauchant un lion bleu, une créature fantastique. Son visage et sa tête sont idéalisés, présentant le troisième œil, des oreilles allongées et les caractéristiques classiques d’un être éveillé.
Le Bodhisattva de la Compassion

D’abord figure masculine en Inde, ce Bodhisattva, appelée aussi Guan Yin en Chine, Chènrézi au Tibet ou Kannon au Japon, est devenu un personnage de sexe féminin en Chine et en Asie de l’Est. Sa forme japonaise a cependant quelquefois des traits masculins. C’est le Bodhisattva de la miséricorde et de la compassion.
Bien qu’Avalokitésvara ait obtenu l’éveil, elle ne veut pas tout de suite accéder au rang de Bouddha. Elle s’arrête en cours de route afin de faire bénéficier les humains de son enseignement. En Chine, on l’appelle la déesse de la miséricorde, parce qu’elle s’arrête un instant sur le chemin de la Voie, pour observer les hommes et tendre une oreille compatissante à leurs malheurs.
On la représente le plus souvent drapée dans une longue robe blanche qui la couvre de la tête aux pieds ; elle tient en main le vase de jade et une branche de saule ; elle est coiffée d’un chignon, noué sur le sommet, au milieu duquel est représenté un Bouddha.
Elle est souvent assise en méditation, les jambes croisées (comme au milieu du bassin au lotus), ou debout sur une feuille de lotus et une auréole entoure sa tête (comme sur le monticule de terre). Dans certaines représentations, Avalokitésvara se manifeste avec mille yeux et mille bras – pour mieux toucher tous ceux qui souffrent dans le monde (comme dans la vitrine au-dessus du temple).