Noyant d’Allier

Le village

Niché au cœur du Bourbonnais, ancienne province historique de France dont l’histoire est étroitement liée à la maison de Bourbon, l’une des plus illustres familles royales de France, le village, peuplé aujourd’hui d’un peu plus de six cents habitants, abrite une ancienne mine et ses corons mais aussi une pagode colorée. Un tronçon de l’ancienne ligne de chemin de fer a été transformé en vélorail.

Noyant d’Allier fait partie de ces villages avec une histoire singulière notamment avec celle qui s’est déroulée au siècle dernier. Ce village, à vocation rurale et agricole, avec ses élevages de charolais et de moutons, accueillit des hommes, des femmes, des enfants, venus de loin par les aléas de la pauvreté, de la guerre, de la décolonisation…

Sa mine, ses rapatriés et ses réfugiés

Mais revenons un peu plus en détails sur ce siècle passé. Noyant d’Allier, village rural par excellence a d’abord accueilli des mineurs d’Europe de l’Est vers 1920 puis des rapatriés d’Indochine à partir de 1955 et enfin des réfugiés de l’Asie du Sud-Est au début des années 80.

L’exploitation du charbon débute dans le village dès le seizième siècle puis s’industrialise trois siècles plus tard. Au début du vingtième, la mine et son chevalement, conçus par Eugène Freyssinet, au tout début des années vingt, voient arriver des travailleurs polonais et ukrainiens, main d’œuvre recherchée pour contribuer à la reconstruction de la France après la tragédie de la Première Guerre mondiale. Ceux-ci représentent très vite plus de la moitié de la population locale. Ils sont logés dans des corons, petites maisons accolées caractéristiques des régions minières, construits vers 1910.

Cependant, au cours de la seconde guerre mondiale, la mine ferme ses portes en 1943. Une grande partie des mineurs partent alors vers d’autres horizons, pas forcément très éloignés non plus, pour retrouver du travail. La plupart des corons se vident et resteront inoccupés pendant une petite dizaine d’années. Ce n’était alors que la première étape de l’histoire migratoire du village car, à l’autre bout du monde, la France qui subissait le revers de la bataille de Ðiện Biên Phủ en 1954 signait son retrait de sa colonie d’Indochine. Finalement, à partir de 1955, les lieux sont repeuplés par les rapatriés d’Indochine, arrivés en France suite à la décolonisation du Cambodge, du Laos et du Vietnam. La population du village va alors tripler en quelques années, dépassant ainsi les deux mille habitants.

En 1975, Dans le conflit de la guerre du Vietnam, les communistes prennent le dessus et les États-Unis se retirent du pays. Dans le même temps, des forces révolutionnaires arrivent au pouvoir dans les États de l’ex-colonie française indochinoise au Laos et au Cambodge. Devant la violence des représailles de ces régimes, les populations cherchent à tout prix à quitter leur pays. Ce sera l’épisode des « boat people ».

La France, à partir de 1979, se mobilise pour assurer la prise en charge de ces demandeurs d’asile et leur intégration dans la société française. C’est ainsi que quelques familles arriveront à Noyant d’Allier au début des années 80.

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