Origine et construction de la pagode
À la fin des années 1970, quelques habitants de la communauté asiatique de Noyant expriment le souhait de se réunir pour pratiquer le bouddhisme, une tradition jusque-là cantonnée à la sphère familiale, autour d’un petit autel improvisé à la maison. C’est ainsi que germe l’idée d’ériger une pagode.
C’est avec la création de l’association des Bouddhistes en 1981 que débute l’aventure. Les membres fondateurs s’engagent alors activement : ils recherchent un terrain, un Vénérable pour officier sur place, ainsi que les fonds nécessaires à la construction du temple.
La mise en œuvre du projet s’organise en plusieurs étapes.
En 1982, la municipalité accorde à l’association un bail emphytéotique de 99 ans pour un terrain d’environ 9 500 m². Jadis espace de jardins ouvriers pour les mineurs, puis terrain de jeux pour les enfants des corons, ce lieu, en friche au moment de la signature du bail, devient le berceau d’un projet spirituel d’envergure. Le terrain trouvé, l’association se mobilise pour rechercher un Vénérable (moine) qui accepterait de venir d’une part, pour accompagner la construction du lieu et d’autre part, de s’installer à demeure pour assurer le culte bouddhiste.
Le Vénérable Thich Trung Quan (9 juin 1917 – 1er avril 2003), découvert en région parisienne, accepte la proposition de l’association. En 1982, la 1ère pierre de la pagode est posée sous l’égide du Vénérable dont la présence est cruciale car, il est à noter que l’édification d’un lieu de culte bouddhiste répond, pour être sacré, à des rituels stricts en lien avec la géomancie (emplacement au sol, orientation du bâtiment, orientation des ouvertures…).
Les généreux dons collectés auprès des fidèles du Vénérable, ainsi qu’une mobilisation exceptionnelle de l’Association des bouddhistes, ont permis d’obtenir des subventions remarquables accordées par le Conseil général de l’époque. Ces contributions ont été essentielles au financement des travaux, qui ont débuté au cours de l’année 1983. La réalisation de ces travaux, la décoration du lieu et la construction d’un bâtiment destiné à l’habitation du moine dépendent en grande partie des fonds collectés, un processus qui s’étend bien sûr sur plusieurs années.
Le columbarium situé au fond du parc voit le jour en 1992. Il peut abriter plus de 800 urnes funéraires. C’est un espace privé qui ne se visite pas.
La jonction entre la pagode et le bâtiment d’habitation qui sert aujourd’hui de salle d’accueil, a été réalisée en 1994.
Toutes les statues du parc, certaines faites sur place en raison de leur gigantisme et d’autres importées d’Asie (statues de marbre), ont été installées progressivement à partir de 1985 en fonction des dons recueillis.
Le premier Grand Vénérable meurt en 2003. Un mausolée recouvert d’ardoise grise abrite désormais ses cendres.
La vie de moine à la pagode
A la pagode de Noyant d’Allier, la vie quotidienne des 2 moines est rythmée par une discipline spirituelle et matérielle exigeante. Chaque jour, des temps de méditation et de recueillement alternent avec les prières marquant les temps forts de la journée. Quatre prières rythment la journée :
À l’aube, vers 5 h du matin, une prière est dédiée aux âmes célestes et vise à prévenir les mauvaises actions.
En matinée, aux alentours de 10 h 30 – 11 h, une prière en l’honneur du Bouddha est accompagnée d’une offrande de riz.
L’après-midi, à 15 h, une prière de demande de protection est célébrée. C’est la seule cérémonie accessible aux visiteurs pendant la période d’ouverture de la pagode au public, d’avril à septembre.
En fin d’après-midi, vers 18 h, une prière est adressée aux âmes errantes et aux défunts, accompagnée d’une offrande de soupe de riz.
L’entretien des autels occupe une place essentielle : les offrandes de fruits et de fleurs y sont renouvelées avec soin, symbolisant la gratitude et le respect envers les divinités et les maîtres spirituels. À cela s’ajoutent divers travaux d’entretien et de jardinage, assurant un cadre harmonieux et propice à la contemplation.
Les moines prennent également en charge l’organisation des cérémonies funéraires, que ce soit sur place ou lors de déplacements en France et parfois à l’étranger. Ces rites sont accompagnés de la préparation de repas funéraires végétariens qu’ils préparent, servis dans le respect des traditions bouddhistes.
Tout au long de l’année, ils s’investissent dans la collecte de dons auprès des fidèles, essentielle au bon fonctionnement du temple et à la réalisation des divers événements. Parmi eux, les grandes fêtes bouddhiques rythment le calendrier : le Nouvel An lunaire en janvier/février, la naissance du Bouddha en avril/mai et la fête de la Compassion en juillet/août sont préparés avec soin pour réunir la communauté dans un esprit de partage et de célébration.
Enfin, l’entretien et la rénovation de la statuaire nécessaires dans le temps sont menés avec le soutien des fidèles, contribuant ainsi à préserver la beauté et la sérénité du lieu. Chaque tâche, du plus humble geste d’entretien aux plus grandes cérémonies, participe à l’harmonie du temple et à la transmission des valeurs bouddhiques.